Willem Jacob 's Gravesande

Willem Jacob 's Gravesande
Fonction
Recteur de l'université de Leyde
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Bois-le-DucVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
LeydeVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Pays-BasVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Philosophe, astronome, mathématicien, physicien, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Dirk van 's-Gravesande (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Anna Josina Blom (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université de Leyde ( - )
Université de Leyde (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Royal SocietyVoir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Johannes VoetVoir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Isaac NewtonVoir et modifier les données sur Wikidata

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Willem Jacob 's Gravesande (1688 à Bois-le-Duc, Duché de Brabant – 1742 à Leyde, Provinces-Unies) est un juriste et diplomate néerlandais[1], reconnu aujourd'hui pour son travail scientifique : il contribua à l'introduction des théories de Newton et de la méthode expérimentale, étudia les effets de la pesanteur et de la chute des corps et construisit une colonne pour mesurer l'effet des machines (poulies, treuils, plan incliné).

Biographie

Journalisme

Il a 19 ans lorsqu'il publie un premier ouvrage, Essai sur la perspective, qui reçoit l'approbation de Jean Bernoulli ; il entame peu après une collaboration au Journal de la République des Lettres ; il y est chargé de la chronique scientifique.

Au début des années 1700, une controverse oppose newtoniens et leibniziens sur les causes du mouvement des astres. Le Journal littéraire de La Haye est l'une des rares revues à s'en faire l'écho en Europe continentale. Dans une série d'articles, 's Gravesande rappelle en quels termes les Principes mathématiques de la philosophie naturelle de Newton critiquent la théorie des tourbillons d'éther de Descartes. Puis il expose la réfutation de Leibniz (Tentamen de motuum coelestium causis[2], 1689) de la gravitation newtonienne, qui repose sur une correction de cette théorie.

Enseignement

En 1713, Newton publie la seconde version de ses Principes mathématiques de la philosophie naturelle ; il y répond à ceux qui critiquent sa théorie de la gravitation, qui, notamment, suppose possible une action à distance et, qui plus est, une action instantanée. La réception favorable de cette nouvelle édition à l'université de Leyde est due à Herman Boerhaave, grand recteur.

En 1715, 's Gravesande accompagne à Londres, en qualité de secrétaire d'ambassade, les députés des États généraux des Provinces-Unies chargés de féliciter le roi Georges 1er à l'occasion de son avènement au trône ; il rencontre à cette occasion plusieurs collaborateurs de Newton. Deux ans plus tard, Boerhaave le nomme professeur de mathématiques et d'astronomie à l'université de Leyde. À ce poste, il met l'accent sur le caractère expérimental que doit revêtir l'étude des sciences de la nature. Dans cet esprit, 's Gravesande rédige une adaptation des Principes de Newton, Éléments mathématiques de philosophie naturelle tirés de l'expérience. Newtonien et membre de la Royal Society de Londres, il expose à ses étudiants aussi bien les doctrines de Descartes, de Leibniz et de Locke (prévalant sur le continent et particulièrement en France), que les expériences de Galilée et la philosophie de Newton.

En 1724, en quittant le rectorat de l’Académie, il prononça une harangue De evidentia (réimprimée en tête de la 3e édition de ses éléments de physique) ; il y attribue la prééminence à l’évidence mathématique, qui seule lui paraît être le critère du vrai : il examine quelles sont les sciences qui en sont susceptibles, et cherche la sanction de l’évidence morale dans la volonté de Dieu, qui fait à l'Homme une loi de croire au témoignage des sens, à celui des autres hommes et à l’analogie.

En 1750, il joignit momentanément à son enseignement ordinaire celui de l’architecture civile et militaire, en hollandais ; en 1754, il fut aussi chargé de l’enseignement de la philosophie, et embrassa dans son cours la logique, la métaphysique et la morale. Il s’était marié en 1720, et de ce mariage avait eu deux fils qu’il perdit à huit jours d’intervalle, l’un âgé de treize ans, l’autre de quatorze : la douleur qu’il en ressentit le conduisit bientôt lui-même au tombeau, et il mourut à l’âge de 55 ans, après une longue maladie pendant laquelle il conserva toute la vivacité de son esprit[3].

Contributions scientifiques

La roue paradoxale de 's Gravesande remonte à contre-pente du plan incliné, parce que l’écartement croissant des points d'appui est tel qu'en réalité le centre de gravité de la roue ne cesse de s’abaisser dans le mouvement…

Ses recherches sur le choc des solides lui suggèrent une expérience consistant à lâcher des billes de cuivre depuis différentes hauteurs (afin de faire varier la vitesse d'impact) sur de l'argile molle. Selon Newton, la profondeur de l'empreinte laissée dans l'argile est censée être proportionnelle à l'impulsion, c'est-à-dire au produit de la masse de la bille par sa vitesse ; tandis que selon Leibniz, cette empreinte est proportionnelle à la potentia motrix ou « force vive », c'est-à-dire au produit de la masse de la bille par le carré de la vitesse. L'expérience tranche en faveur de la seconde hypothèse.

Parmi les nombreux appareils mis au point par 's Gravesande :

  • anneau de 's Gravesande, pour mesurer la dilatation volumétrique des solides ;
  • le premier héliostat (1720) ;
  • la « roue paradoxale », qui roule spontanément à contre-pente : ce mouvement s’explique par l’écartement graduel des points de roulement et la forme conique des surfaces de roulement, lesquels impliquent un abaissement du centre de gravité dans le sens de la montée ;
  • diverses machines pneumatiques.

Œuvres

Anneau de 's Gravesande

Livres

  • Essai de perspective, La Haye, Vve Troyel, 1711[4]
    • An essay on perspective, Londres, 1724
  • Physices elementa mathematica, experimentis confirmata, sive introductio ad philosophiam Newtonianam, 1720–1721
    • En ligne : vol. I, 4e  éd., 1748 ; vol. II, 3e  éd., 1742
    • Éléments de physique, ou introduction à la philosophie de Newton, trad. Roland Le Virloys, Paris, Jombert, 1747 : vol. I ; vol. II
    • Mathematical elements of natural philosophy, confirm'd by experiments : or, an introduction to Sir Isaac Newton's philosophy, trad. John Theophilus Desaguliers, 1747 : vol. I ; vol. II
  • Philosophiae Newtonianae institutiones, in usus academicos, 1723
  • Introductio ad philosophiam, metaphysicam et logicam, 1736
  • Œuvres philosophiques et mathématiques, 1774 — Avec un mémoire de J. Allamand

Revue

's Gravesande collabora, avec Justus van Effen et Prosper Marchand, au Journal littéraire (1713–1723) de La Haye.

Bibliographie

  • Histoire de la vie et des ouvrages de Mr. s' Gravesande
  • François Duchesneau, « Leibniz », dans La science classique (1998), ouvr. coll. éd. par M. Blay et R. Halleux, Flammarion. (ISBN 2-08-211566-6)
  • A. Rupert Hall, Dictionary of scientific biography, vol. V, New York, , p. 509–511.
  • C. de Pater, « Experimental Physics », dans Th. H. Lunsingh Scheurleer et G. H. M. Posthumus Meyjes (dir.), Leiden University in the seventeenth century. An exchange of learning, Leyde, E. J. Brill, 1975, p. 308–327 (ISBN 9004042679 et 9789004042674)
  • K. Van Berkel, « Newton aux Pays-Bas », dans Septentrion, 1987, no 4, p. 21–25 Résumé en ligne.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Willem Jacob 's Gravesande, sur Wikimedia Commons

Notes

  1. Les villes de Bois-le-Duc et de Leyde se trouvent toutes deux dans les Pays-Bas actuels.
  2. Tentamen de motuum coelestium causis
  3. « Willem Jacob 's Gravesande », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], vol. 17 p. 395
  4. (Juillet 2013) Les pages ne sont pas dans le bon ordre.

Liens externes

  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • CiNii
    • Espagne
    • Belgique
    • Pays-Bas
    • Israël
    • Suède
    • Vatican
    • Australie
    • Croatie
    • Tchéquie
    • Portugal
    • Grèce
    • WorldCat
  • Ressource relative à la rechercheVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Mathematics Genealogy Project
  • Ressource relative aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • British Museum
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Biografisch Portaal van Nederland
    • Brockhaus
    • Deutsche Biographie
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Hrvatska Enciklopedija
    • Treccani
  • The oldest magic lantern in the world — Collection d'objets scientifiques de 's Gravesande au musée Boerhaave de Leyde
  • icône décorative Portail de la physique
  • icône décorative Portail des Pays-Bas
  • icône décorative Portail des Lumières