Sonate K. 260

Sonate K. 260
sol majeur —
, Allegro, 203 mes.
K.259 ← K.260 → K.261
L.123 ← L.124 → L.125
P.303 ← P.304 → P.305
F.207 ← F.208 → F.209
IV 24 ← Venise IV 25 → IV 26
VI 15 ← Parme VI 16 → VI 17
II 25 ← Münster II 26 → II 27

La sonate K. 260 (F.208/L.124) en sol majeur est une œuvre pour clavier du compositeur italien Domenico Scarlatti.

Présentation

La sonate K. 260 en sol majeur est notée Allegro et partage la même tonalité que la première de la paire, la sonate K. 259. En revanche, le contraste entre les deux se situe dans le tempo, modéré dans la précédente, alors qu'ici il est rapide. La sonate — qui dépasse les 200 mesures — est symétrique mais bien des aspects sont inhabituels, notamment les conclusions qui sont différentes.

Scarlatti change huit fois d'armures, ce qui est un cas unique. Le plan tonal de chaque partie est donc complexe. « Les transitions modulantes se présentent comme de véritables développements ordonnés en trois séquences »[1]. Ralph Kirkpatrick confie : « Je puis expliquer sur le papier toutes les modulations de la sonate 260, mais je ne l'ai jamais jouée sans avoir chaque fois l'impression qu'il se produisait un miracle. » Il ajoute une remarque sur l'approfondissement du langage du compositeur et sur la maîtrise fonctionnelle des modulations « que Scarlatti n'utilisait autrefois que pour surprendre[,] sont ici devenues le noyau de l'imagerie poétique qu'il emploie pour nous émouvoir et nous transporter »[2].

La sonate s'ouvre avec une ouverture jouant sur des arpèges montants et descendants passant d'une main à l'autre. Puis vient un épisode en mineur tout en batteries d'octaves soutenus par de longs accords de trois sons[3].

Les sonates K. 259 à 264, si elles n'ont pas la concentration des dernières sonates, ont une tendresse lyrique que les premières n'ont que sous forme d'indices[2].



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%% les petites notes
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upper = \relative c'' {
 \clef treble 
 \key g \major
 \time 3/4
 \tempo 4 = 160
 \set Staff.midiInstrument = #"harpsichord"

 g8^\markup{Allegro} b d g b d | g,2.~ | g8 a d, b c4~ | c8 e c a b d | b g a c e, fis | 
 % ms. 6
 g2 \repeat unfold 2 { b'4~ | b8 a d, c b a | \appoggiatura a8 b2 } b'4~ | 
 % ms. 11
 b8 g e d d cis | \appoggiatura cis8 d2 a'4~ | a8 e a, g' fis e | \appoggiatura e8 fis2 a4~ | a8 a d b a gis | 
 % ms. 16
 \appoggiatura gis8 a2.~ | a8 b d, e fis gis | a e cis d e a,~ | a b d, e fis gis | \repeat unfold 6 { a a, } | 

}

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 % **************************************
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 % ms. 6
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 cis8 e a cis e a | b,,2. | a b a \trillG | 

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Premières mesures de la sonate en sol majeur K. 260, de Domenico Scarlatti.

Manuscrits

Début de la sonate, extraite du volume VI du manuscrit de Parme.

Le manuscrit principal est le numéro 25 du volume IV (Ms. 9775) de Venise (1753), copié pour Maria Barbara ; les autres sont Parme VI 16 (Ms. A. G. 31411), Münster II 26 (Sant Hs 3965) et Vienne G 1 (VII 28011 G)[4] et Q 15116 (no 3)[5].

Interprètes

Fichier audio
Domenico Scarlatti, Sonates K. 259 & 260
noicon
interprétées au clavecin par Ralph Kirkpatrick (1954)
modifier 

La sonate K. 260 est défendue au piano par Vladimir Horowitz (1962, Sony ; en concert 1967 à Carnegie Hall et 1968 à Boston et Chicago), Carlo Grante (Music & Arts, vol. 3), Fabio Grasso (2005, Accord), Anne Queffélec (2014, Mirare), Duanduan Hao (2015, Naxos, vol. 16) et Sergio Monteiro (2016, Naxos vol. 18) ; au clavecin, elle est enregistrée notamment par Blandine Verlet (1976, Philips), Scott Ross (Erato, 1985)[6], Robert Wooley (1987, EMI), Colin Booth (1994, Olympia), Richard Lester (2002, Nimbus vol. 2 et sélection), Pierre Hantaï (2004).

Notes et références

  1. Chambure 1985, p. 202.
  2. a et b Kirkpatrick 1982, p. 192.
  3. Tranchefort 1987, p. 642.
  4. Kirkpatrick 1982, p. 467.
  5. Yáñez Navarro 2016, p. 173.
  6. Victor Tribot Laspière, « Au Château d’Assas, sur les traces de Scott Ross et de Scarlatti », sur France Musique, (consulté le )

Sources

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Kathleen Dale, « Domenico Scarlatti: His Unique Contribution to Keyboard Literature », Proceedings of the Royal Musical Association, no 74,‎ , p. 33–44 (ISSN 0080-4452, OCLC 865210389, lire en ligne)
  • Ralph Kirkpatrick (trad. de l'anglais par Dennis Collins), Domenico Scarlatti, Paris, Lattès, coll. « Musique et Musiciens », (1re éd. 1953 (en)), 493 p. (ISBN 978-2-7096-0118-4, OCLC 954954205, BNF 34689181). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alain de Chambure, « Domenico Scarlatti : Intégrale des sonates — Scott Ross », p. 191–192, Erato (2564-62092-2), 1985 (OCLC 891183737).
  • François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 578 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083), p. 642. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
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    • GND
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  • Ressource relative à la musiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • International Music Score Library Project
  • [vidéo] Sonate K. 260 (Nicolò Cafaro, piano — 2017) sur YouTube
  • [vidéo] Sonate K. 260 (Ryan Layne Whitney, clavicythérium de Steven Sørli) sur YouTube
v · m
Sonates pour clavier de Domenico Scarlatti
Essercizi, K. 1–30 (1738) Portrait de Domenico Scarlatti
K. 31–205
période flamboyante
et pièces faciles
(copies : 1739 ~ 1752)
K. 206–358
période intermédiaire
(copies : 1752 ~ 1754)
K. 358–555
dernières sonates
(copies : 1754 ~ 1757)
Orgue
Suites en trio
K. deest
  • Sonate en fa majeur (Ms. coll. Clementi)
  • Sonate en mineur (Morgan Library, Cary ms. 703 fos 20v-21r)
  • Sonate en la majeur (Cary ms. 703 fos 12v-13r)
  • Sonate en majeur
  • Sonate en la majeur (Conservatoire de Madrid)
  • {Sonate en sol majeur
  • Sonate en sol mineur} (Montserrat, ms. AM2158)
  • Sonate en la majeur
  • Sonate en mi majeur (Bib. de Catalogne, M1964)
  • Sonate en mineur (Bib. Moria de Majorque)
  • Sonate en la majeur (Lisbonne, ms. FCR/194.1 no 25)
  • Fandango en mineur
  • Yáñez (Y) Ms. Saragosse : Sonate en si bémol majeur Y. 1
  • Sonate en ut majeur Y. 2
  • Sonate en majeur Y. 3
  • Sonate en sol majeur Y. 4 (ms.31 B-2)
  • Sonate en sol majeur Y. 5
  • Sonate en sol mineur Y. 6 (ms.1 A-1)
Les dates indiquées sont celles de l'édition des Essercizi et de la copie des volumes — et non la date de composition des œuvres.
Les accolades figurent les paires ou les triptyques des manuscrits de Venise, Parme, Madrid et Saragosse, etc.
Voir aussi : Concordances des catalogues et manuscrits des sonates
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