Lunar Flashlight

Lunar Flashlight
CubeSat expérimental
Description de cette image, également commentée ci-après
Lunar Flashlight en orbite autour de la Lune (vue d'artiste)
Données générales
Organisation NASA
Constructeur Centre de vol spatial Marshall
Domaine Satellite expérimental, détection d'eau sur la Lune
Type de mission orbiteur
Statut En orbite autour du Soleil
Lancement 11 décembre 2022
Lanceur Falcon 9
Fin de mission 12 mai 2023
Durée 2 ans (prévue)
Site www.jpl.nasa.gov/missions/lunar-flashlight
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 14 kg
Plateforme CubeSat 6U
Propulsion moteur ionique
Ergols Dinitramide d'ammonium
Masse ergols 2 kg
Δv 290 m/s
Contrôle d'attitude stabilisé 3 axes
Source d'énergie Panneaux solaires
Puissance électrique 51 watts
Orbite héliocentrique (orbite lunaire prévue à l'origine)
Satellite de Lune
Orbite Orbite polaire
Périgée 15 km (prévu à l'origine)
Apogée 9000 km (prévu à l'origine)
Période de révolution 12 heures (prévu à l'origine)
Principaux instruments
x Réflectomètre laser

modifier Consultez la documentation du modèle

Principaux composants du satellite : 1 1 Viseur d'étoiles - 2 Batterie lithium-ion - 3 Antenne faible gain - 4 Capteur solaire - 5 Réflectomètre - 6 Électronique des lasers - 7 Lasers - 8 et 9 Panneau solaire - 10 Propulsion - 11 Alimentation électrique des lasers - 12 Avionique radiodurcie - 13 Émetteur-récepteur radio Iris.

Lunar Flashlight est un nano-satellite de format CubeSat 6U d'une masse totale de 14 kg sélectionné par la direction des missions habitées de la NASA. Le satellite, développé conjointement par le Centre de vol spatial Marshall avec le Jet Propulsion Laboratory, doit permettre d'évaluer le recours à des satellites miniaturisés pour des missions dans l'espace interplanétaire. Lunar Flashlight embarque un réflectomètre laser qui doit établir une cartographie de l'eau présente dans la région du pôle sud de la Lune en mesurant l’absorption par la surface du rayonnement émis par quatre lasers. Le satellite devait initialement être lancé dans le cadre du premier vol de la fusée Space Launch System (mission Artemis I) planifiée début 2022 mais est ensuite réassigné pour être lancé par une fusée Falcon 9 de SpaceX en tant que charge utile secondaire lors du lancement de l'atterrisseur lunaire Hakuto-R, le lancement a lieu le . Le satellite doit ensuite se placer sur une orbite lunaire fortement elliptique en utilisant sa propulsion chimique pour réaliser sa mission scientifique d'une durée de deux mois mais finit par se mettre en orbite héliocentrique.

Contexte et objectifs

Article détaillé : Eau sur la Lune.

Au cours des deux dernières décennies, plusieurs missions spatiales ont collecté avec différents types d'instrument des données qui semblent indiquer que de l'eau est présente à la surface de la Lune. Mais du fait des limitations des instruments utilisés, les opinions divergent sur la quantité et la localisation de cette eau et sur le fait que celle-ci pourrait être utilisée pour des applications de type ISRU. Lunar Flashlight a pour objectif de détecter, quantifier et cartographier l'eau présente dans les zones des régions polaires situées en permanence à l'ombre (intérieur de certains cratères, catégorisés comme cratères d'obscurité éternelle) en particulier là où la température est inférieure à 110 kelvins qui constitue la limite inférieure des phénomènes de sublimation. L'objectif final est de déterminer le potentiel de ces ressources pour de futures explorations spatiales avec ou sans équipage.

Caractéristiques techniques

Lunar Flashlight est un nano-satellite de format CubeSat 6U, c'est-à-dire que ses dimensions, sa masse et plusieurs de ses caractéristiques sont imposées par ce standard. C'est un parallélépipède rectangle de 10 × 20 × 30 cm avant déploiement de ses appendices (panneaux solaires, antennes, ...) et sa masse est de 14 kg dont 1,5 kg pour les ergols utilisés par la propulsion. Pour remplir sa mission, le satellite est stabilisé 3 axes à l'aide d'un système acquis sur étagère comprenant un viseur d'étoiles, quatre capteurs solaires, une centrale à inertie et des roues de réaction. Le CubeSat dispose de quatre panneaux solaires, déployés en orbite, dont deux sont stockés repliés sur eux-mêmes. Ils fournissent environ 51,2 watts en fin de mission. Une batterie lithium-ion d'une capacité de 6,2 Ah. L'instrument qui constitue la charge utile est utilisé à chaque orbite durant trois minutes et consomme alors environ 400 watts. Cette énergie est fournie par des condensateurs à grande capacité qui se rechargent durant le reste de l'orbite. Les télécommunications sont réalisées à l'aide de l'émetteur récepteur Iris développé par le JPL et déjà embarqué sur d'autre missions. Le débit vers la Terre de cet émetteur, qui fonctionne en bande X, est de 256 kilobits/s avec une antenne parabolique réceptrice de 34 mètres de diamètre (pour 8 kilobits/s en liaison montante). Le système de gestion bord est pris en charge par un ordinateur embarqué utilisant un microprocesseur LEON3-FT radiodurci[1].

Propulsion

Pour remplir sa mission, Lunar Flashlight doit s'insérer en orbite autour de la Lune en abaissant progressivement son périgée, ce qui nécessite de disposer d'une propulsion capable de fournir un delta-V relativement important. Le satellite utilise pour y parvenir une propulsion chimique fournie par la société VACCO constituée par 4 moteurs-fusées d'une poussée de 100 millinewton avec une impulsion spécifique de 200 secondes. L'ergol hypergolique utilisé est du dinitramide d'ammonium déjà utilisé sur le satellite suédois Prisma. Le satellite emporte 2 kg d'ergols qui lui permettent d'accélérer (Δv) de 237 m/s[2].

Instrument scientifique embarqué

Lunar Flashlight emporte un réflectomètre laser multi-fréquences qui comprend un récepteur optique et 4 lasers émettant dans des fréquences différentes toutes situées dans la bande spectrale du proche infrarouge. Deux des longueurs d'onde choisies correspondent à des raies d'absorption de l'eau (1,495 micromètre et 1,99 micromètre) tandis que les deux autres (1,064 et 1,85 micromètre) se situent dans la continuité. La longueur d'onde 1,064 micromètre a été choisie parce qu'elle permet de comparer les mesures avec celles effectuées par LOLA, l'altimètre laser de la sonde spatiale Lunar Reconnaissance Orbiter. Il est prévu à l'origine qu'à chaque survol du pôle sud à une altitude comprise entre 12,6 et 52,4 km, au périgée de l'orbite de 12 heures, les quatre lasers fonctionnent les uns après les autres durant 1 milliseconde puis tous ensemble durant 1 milliseconde. Cette séquence se répète durant 3 minutes puis l'orbiteur lunaire s'éloigne avant de survoler à nouveau le pôle Sud 12 heures plus tard. Le fonctionnement simultané des quatre lasers permet de mesurer le bruit. Pour éliminer celui-ci, les mesures de chaque laser sont sommées sur une durée déterminée par la résolution spatiale attendue. L'objectif est d'identifier la présence de glace d'eau lorsqu'elle représente plus de 0,5% de la masse totale et d'effectuer cette cartographie avec une résolution spatiale de 1 à 2 km (critère de succès minimum : 10 km). La quantité d'eau sera mesurée dans une région du pôle sud dont la latitude est comprise entre 0 et 10°[3],[4].

Détail des composants du réflectomètre laser  : 1 Viseur d'étoiles - 2 Batterie, télécommunications, gestion des données et des commandes - 3 Système propulsif - 4 Batteries des lasers - 5 Électronique de l'instrument- 6 Condensateurs, gestion de l'énergie - 7 Lasers - 8 Récepteur optique 9 Électronique du récepteur - 10 Réfrigérateur du détecteur.

Déroulement de la mission

Lunar Flashlight a été lancé par un lanceur Falcon 9 le 11 décembre 2022 et envoyé vers une orbite de transfert lunaire. Lunar Flashlight utilise sa propulsion pour tenter de s'insérer en orbite lunaire sur une orbite très elliptique puis pour abaisser son périgée de manière à survoler à basse altitude le pôle sud.

En raison d'une défaillance du système de propulsion de l'engin, due possiblement à des débris obstruant les conduites de carburant, provoquant une poussée réduite et incohérente, Lunar Flashlight n'a pas pu entrer en orbite autour de la Lune et la NASA décide de mettre fin à la mission le 12 mai 2023. L'engin reste opérationnel sur une orbite héliocentrique.

L'ordinateur de vol Sphinx, inédit, de Lunar Flashlight - un ordinateur à faible puissance développé par le Jet Propulsion Laboratory pour résister aux radiations de l'espace lointain - et la radio Iris améliorée du vaisseau spatial ont bien fonctionné et dépassé les attentes.

Lunar Flashlight revient vers la Terre et la survole avec une approche rapprochée de 65 000 kilomètres le 17 mai et continuera sa route ensuite dans l'espace lointain pour orbiter autour du Soleil[5].

La phase scientifique de la mission aurait dû durer 2 mois[1].

Notes et références

  1. a et b (en) Travis Imken, « Payload Developments on the Lunar Flashlight Mission »,
  2. (en) « Lunar Flashlight Propulsion System », VACCO (consulté le )
  3. (en) Quentin. Vinckier et al., « System performance modeling of the Lunar Flashlight », 49th Lunar and Planetary Science Conference 2018,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Quentin Vinckier, « Lunar Flashlight CubeSat mission: a multi-band SWIR laser reflectometer to map and quantify water ice on the lunar South Pole »,
  5. « NASA Calls End to Lunar Flashlight After Some Tech Successes », sur www.jpl.nasa.gov,

Documents de référence

  • (en) Quentin. Vinckier et al., « System performance modeling of the Lunar Flashlight », 49th Lunar and Planetary Science Conference 2018,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (en) Travis Imken, « Payload Developments on the Lunar Flashlight Mission »,
v · m
Technologie
Satellites
scientifiques
Exploration du
système solaire
Astronomie
Étude du Soleil
  • MinXSS (2015)
Cosmologie
Environnement spatial
Autres
Satellites
d'application
Télécommunications
Météorologie
Imagerie
  • Dove
  • GOMX 4B (2018)
Radar
Satellites militaires
Articles liés
v · m
Lanceurs
  • Ares
    • I (2009-2010)
    • V (abandonné)
  • Antares (2013-)
  • Athena (1995-2001)
  • Atlas
    • I (1990-1997)
    • II (1991-2004)
    • III (2000-2005)
    • V (2002-)
  • Conestoga
  • Delta
    • II (1989-2018) Bon article
    • III (1998-2000)
    • IV (2002-2019)
    • IV Heavy (2004-2024)
  • Falcon
  • Firefly
  • Juno I (1958-1959)
    • II (1958-1961)
  • LauncherOne (2020-)
  • Minotaur (1994-)
  • New Glenn (2023-)
  • Pegasus (1990-)
  • Rocket 3 (2018-2022)
  • Rocket Lab
    • Electron (2018-)
    • Neutron (2024-)
  • RS1 (2023-)
  • Saturn
    • Saturn I (1961-1965)
    • IB (1966-1975)
    • V (1967-1973) Article de qualité
    • INT-21 (1973-1973)
  • Scout (1965-1994)
  • SLS (2022-)
  • Starship (2023-)
  • Terran
  • Thor
  • Titan
    • II (1964-1966)
    • III (1964-1965)
    • IIIB (1966-1987)
    • 34D (1982-1989)
    • IV (1989-2005)
  • Vanguard (1957-1959)
  • Vulcan (2023-)
Missions habitées
Programmes
Engins spatiaux
Missions
  • Missions Mercury (1958-1963)
  • Missions Gemini (1964-1966)
  • Missions Apollo (1961-1972)
  • Missions Skylab (1973-1979)
  • Missions de la navette spatiale américaine (1981-2011)
  • Expéditions de la Station spatiale internationale (1998-)
Satellites scientifiques
Exploration du
système solaire
Science et technologie
Astronomie
Étude du Soleil
Cosmologie et physique
fondamentale
Observation de la Terre
Expériences scientifiques
Satellites d'application
Télécommunications
Météorologie
Observation de la Terre
Technologie
Satellites militaires
Reconnaissance
Écoute électronique
  • GRAB (1960–1962)
  • Samos-F (1962–1971)
  • Poppy (1962–1971)
  • Canyon (1968–1977)
  • Aquacade (1970–1978)
  • Jumpseat (1971–1983)
  • Naval Ocean Surveillance System (depuis 1976)
  • Chalet (1978–1989)
  • Magnum/Orion (1985–1988)
  • Mercury (1994–1998)
  • Mentor/Advanced Orion (depuis 1995)
  • Trumpet (depuis 1994)
  • Nemesis (2009–2014)
  • SHARP (depuis 2014)
Alerte précoce
Navigation
Télécommunications
Météorologie
Technologie
Surveillance de l'espace
Bases de lancement
Établissements
Programmes
En cours
Passés
Articles liés
La première date est celle du lancement du lancement (du premier lancement s'il y a plusieurs exemplaires). Lorsqu'elle existe la deuxième date indique la date de lancement du dernier exemplaire. Si d'autres exemplaires doivent lancés la deuxième date est remplacée par un -. Pour les engins spatiaux autres que les lanceurs les dates de fin de mission ne sont jamais fournies.
  • icône décorative Portail de l’astronautique